D’entraîneuse et joueuse à coéquipières avec les Roses de Montréal

Après s’être croisées dans leur jeunesse sur les terrains à Saint-Hyacinthe, Gabrielle Lambert a été l’entraîneuse de Mégane Sauvé. La gardienne et la milieu de terrain sont maintenant coéquipières au sein de la première équipe professionnelle de soccer féminin de Montréal.

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Sauvé a d’ailleurs souvent vu Lambert s’entraîner avec son frère.

«Je la voyais rentrer dans tout le monde! Ça m’a donné de l’agressivité parce qu’elle ne craignait pas le duel, même avec les gars», a lancé la cocapitaine de 27 ans au Journal plus tôt cette semaine.

Et quand Lambert l’a dirigée avec la formation de l’école secondaire Saint-Joseph, Sauvé a retrouvé cette même énergie.

«Elle était quand même difficile, elle élevait la voix quand c’était le moment. “Gab” savait que je pouvais en prendre. On connaissait nos caractères et je pense qu’elle voulait juste me pousser à aller plus loin», a expliqué Sauvé, qui revient à la maison après avoir joué pro au Portugal.

Elle en a «bavé»

Lambert avait à l’époque pris une décision surprenante en envoyant sa meilleure joueuse devant le filet, puisqu’au soccer intérieur, les gardiennes pouvaient toucher au ballon en tout temps.

«J’avais dit: “elle n’a pas peur, alors les autres, passez par ‘Meg’. Si tu veux monter, vas-y!”» s’est rappelée Lambert, qualifiant Sauvé de «bonne tête dure, mais le fun à coacher».

Cette stratégie n’avait pas plu à Sauvé au départ, mais elle en a «pris une pour l’équipe», même si sa coach lui en a fait «baver».

«On pouvait faire le même exercice longtemps jusqu’à ce que ce soit parfait», a noté la plus jeune des deux.

«“Meg” a toujours été une fille qui fait passer l’équipe avant tout. Encore aujourd’hui, c’est une de ses forces», a remarqué Lambert, qui a évolué en France et en Allemagne.

Des adversaires

Quelques années plus tard, les deux filles se sont affrontées, Lambert évoluant avec les Patriotes de l’Université de Trois-Rivières et Sauvé défendant les couleurs des Carabins de l’Université de Montréal.

Puis, elles se sont revues à nouveau quand elles sont devenues entraîneuses adjointes avec leur alma mater.

«On est les deux très compétitives et même en étant assistantes coachs, on veut gagner», a assuré Sauvé.

«C’est comme un cercle. Il y a des personnes qui ont impacté ta carrière et tu les retrouves, parfois dans un autre rôle, a souligné Sauvé. C’est un peu ça le but, inspirer les plus jeunes, espérer qu’un jour elles atteignent ton niveau et qu’elles te poussent même à la retraite. Pas que je pousse “Gab” à la retraite, elle a encore beaucoup à donner!»

«Moment historique»

Et ce samedi, les deux vivront beaucoup d’émotions quand les Roses disputeront leur premier match à domicile, au Stade Boréale de Laval, dans la Super Ligue du Nord. Elles ont reconnu que jouer à la maison devant plusieurs proches ajoutera un peu de pression.

«En même temps, on essaie de ne pas trop s’en mettre parce qu’il faut juste profiter du moment, car on vit un moment historique», a soutenu Sauvé.