Une vague d’amour déferle sur les Québécoises de la Victoire

Dans un scénario de rêve, Catherine Dubois a souligné son retour à la maison en inscrivant le premier but du match dans un gain de 2-1 de la Victoire de Montréal face à la Charge d’Ottawa dans un match de la LPHF disputé, dimanche, dans un Centre Vidéotron qui affichait complet, avec 18 259 amateurs.
Dubois a brisé la glace en deuxième période en lançant la Victoire en avance. C’est Kati Tabin qui a tranché le débat en avantage numérique avec moins de sept minutes à écouler à la rencontre.
Photo DIDIER DEBUSSCHERE
«Dans mes rêves les plus fous, jamais je n’aurais pu imaginer un tel scénario, a résumé Dubois, qui a grandi à cinq minutes du Colisée et qui a disputé son hockey mineur à Québec. C’est un match vraiment spécial, et je suis vraiment chanceuse de vivre ces moments.»
Photo DIDIER DEBUSSCHERE
«Quand j’ai sauté sur la glace, je ne voyais rien parce que j’avais les yeux pleins d’eau, de poursuivre Dubois. J’ai tenté de me calmer un peu. Mes jambes étaient plus lourdes, et mon cœur battait plus fort qu’à l’habitude.»
Quatre Québécoises sur l’alignement partant
L’entraîneuse-cheffe Kori Cheverie a eu la délicatesse d’insérer sur son alignement de départ les quatre Québécoises de l’équipe. Dubois, Marie-Philip Poulin, Ann-Renée Desbiens et Alexandra Labelle ont eu droit à toute une ovation des amateurs.
«Je sais l’importance qu’ont ces filles dans la province, a-t-elle mentionné pour expliquer sa décision. Je suis une fille émotive, contrairement à ce que certaines personnes peuvent penser, et j’ai pratiquement pleuré quand notre alignement partant a été présenté.»
Une ovation digne de Gretzky
L’ovation réservée à Poulin a donné des frissons à plusieurs. «Poulin est la Gretzky du hockey féminin, a déclaré l’entraîneuse-cheffe de la Charge, Carla MacLeod.
«Quand on était plus jeunes, on voyait de telles ovations pour un joueur de la trempe de Gretzky. C’est très inspirant de voir l’accueil que Marie-Philip a reçu. L’expérience au complet a été incroyable. Merci aux amateurs de Québec, qui est une vraie ville de hockey. Il y a de plus en plus de modèles chez les femmes.»
Sa grand-maman de 91 ans présente
Toujours modeste quand elle reçoit de tels éloges, Poulin a pleinement apprécié l’expérience de disputer un match à Québec, alors que sa grand-mère âgée de 91 ans était présente dans les gradins.
«Elle ne m’avait pas vue jouer sur place depuis très longtemps, et c’était très spécial comme moment, a exprimé la capitaine de la Victoire et de l’équipe canadienne. C’est une de mes fans préférées, et je suis choyée de l’avoir vue. C’est fou, tout l’amour que nous avons reçu. Je remercie Carla pour ses propos.»
«C’est fou de voir autant de jeunes filles dans les gradins qui peuvent rêver à une carrière professionnelle, alors qu’il n’y avait pratiquement rien pour les filles il n’y a pas si longtemps, et constater tout le chemin parcouru, de poursuivre la native de Sainte-Marie de Beauce. C’est notre motivation tous les jours de s’entraîner et de jouer pour ces jeunes.»
La gardienne Emerance Maschmeyer abondait dans le même sens que MacLeod. «Sur la ligne bleue, au moment de l’annonce des alignements partants, j’avais des frissons, quand Marie-Philip a été présentée. C’était incroyable, l’énergie. Ce fut un rêve de jouer ici.»
Des moments qu’elle n’est pas près d’oublier
Ann-Renée Desbiens conservera précieusement les moments vécus pour son grand retour à Québec, où elle a disputé les cinq dernières années de son hockey mineur.
«L’ambiance était incroyable, et je vais m’en souvenir longtemps, a raconté la gardienne native de Charlevoix, qui a bloqué 26 des 27 tirs dirigés en sa direction. Il ne faudrait pas que mes fréquences cardiaques soient plus hautes que ça. C’était le fun de voir toutes les jeunes filles qui portaient leur chandail d’équipe dans les gradins. Ma filleule de 4 ans et demi était présente au match, et elle a débuté le hockey en nous voyant à la télévision.»